FWD Model B

Véhicule de la marqueFWD

C’est en avril 1917 que les Etats-Unis entrent en guerre aux cotés des Britanniques et des français.
Les premières unités du corps expéditionnaire (Américan Expeditionary Force) sous le commandement du général Pershing débarquent à Saint-Nazaire en juin de même année.
Au mois de juillet, c’est environ un million de soldat qui ont déjà traversé l’Atlantique.
Ils seront deux million présents sur le front occidental à la veille de l’armistice.
Les « Sammies » font leur apparition massive sur la ligne de feu au printemps 1918 où ils feront preuve de leur bravoure notamment à Saint Mihiel, Ypres, Soissons…

Parcours d’un véhicule de légende
L’invention d’un essieu avant moteur et directeur revient à un forgeron de Clintonville dans le Wisconsin : Otto Zachow, en 1907.
Cette idée lui est venue pour éviter de s’embourber lorsqu’il allait réparer des machines agricoles lors de la mauvaise saison avec son auto de marque Réo.
Devant la difficulté, il se fit aider par son beau frère William Besserdich et financer par un ami médecin bailleur de fonds, qui lui aussi, avait les mêmes problèmes pour aller soigner ses malades.
Le forgeron construit la sienne avec un moteur deux cylindres à vapeur. Celle du médecin avec un moteur thermique pour être prête à partir en cas d’urgence. Cette deuxième voiture est conservée dans de Clintonville.

Ces deux autos furent baptisées Model A.
Devant le résultat, un ami du médecin avocat : Walter Olen, encouragea ce forgeron à faire breveter son système et monter une usine de fabrication de ce véhicule, baptisé FWD (Four Wheel Drive : quatre roues motrice).
L’avocat pris les choses en main et fit connaître le système, surtout envers le gouvernement et l’armée.
C’est en 1909 que ces quatre hommes décident de construire un camion qui s’appellera Model B.
Ils mettront plusieurs années pour le construire et le rendre fiable.
C’est en février 1916 que l’usine prend son essor grâce à un fait-divers historique après le massacre de 24 citoyens américains par le bandit Pancho Villa et sa bande. En représailles, le président Wilson ordonne une expédition punitive. L’armée commande 147 Model B à la FWD à livrer en deux semaines. La même commande est passé à d’autres marques comme Packard, Pierce-Arrow, Liberty, White, Nash-Kheed, GMC…
C’est le FWD qui se montre le plus performant, reconnu par ses compétences par l’Etat-Major.
Quand les Etats-Unis entrent en guerre en Europe en 1917, la FWD produit 25 Model B par jour mais ce n’est pas suffisant et l’armée fait appel à d’autres marques.
Au total, 16 000 Model B débarqueront à partir d’avril 1917 (autant que pour l’ensemble des autres marques citées plus haut).
A la fin du conflit, la moitié avait été détruite dans les combats.
Devant les coûts de rapatriement maritime élevés, l’Etat américain abandonna ce matériel à la France.
A ce moment entre en jeu l’histoire Labourié. Charles Labourié, à la fin du XIX ème siècle fabriquait des machines à coudre et des cycles à Morez dans le Haut Jura. Son fils Jules (1878-1966) voulant construire des camions, appris en 1919 que l’Etat Français voulant se débarrasser de cette armada de matériels, organisait des ventes aux enchères (via les domaines).
Jules monta à Paris et devant le prix très bas, en acheta un 1er lot de 1200. la voie ferrée n’atteignant pas Morez, il descendit dans le Bas Jura, trouva une gare de triage à Mouchard lui permettant d’acheminer tout ce matériel.
Séduit par la fiabilité de ces véhicules, il racheta le reste qui approchait 8000 véhicules ainsi qu’un stock de pièces détachées considérables.
Il fit sa réputation grâce à l’utilisation des camions équipés de jumelages métalliques sur les quatre roues à bêche rétractable qu’il transforma en grumiers. Il en vendit dans toute la France et son empire.
Beaucoup furent transformés en tracteurs agricoles, d’autres furent vendus à des cirques et de forains.
Ce modèle a été vendu au début des années 1920 à M. Henri Boisson de Montmorot, entrepreneur de bals champêtres. Il l’a brinquebalé avec des remorques, entre les deux guerres et jusque dans les années 1970, de villages en villages lors de fêtes patronales sur un rayon d’une cinquantaine de km.
Ce véhicule a été vendu aux enchères en juillet 2007 dans un état de délabrement très avancé.
Sa restauration laborieuse par M. André Noirot (son propriétaire) à débuté en 2008 pour se terminer en 2011. Il est restitué dans toute son authenticité et revêt l’aspect de ses origines.
Par son origine lointaine ; son périple et ses multiples utilisations, ce camion est devenu une légende et fait partie du patrimoine jurassien.
On peut enfin rappeler que beaucoup de couples se sont formés en partie grâce à lui lors de ces bals alors très populaires.

Texte : copie de la fiche accompagnant le véhicule à la 17ème bourse expo les chevronnés à Beaune en avril 2018

 

  • Nationalité :États-Unis
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